Les croyances sur nous-mêmes conditionnent notre efficacité quotidienne. En effet, une croyance (du latin : credere, croire) est une affirmation que nous pensons vraie. Elle est soit stimulante (dite aidante) soit restrictive (dite limitante). Or, nous pouvons modifier les croyances limitantes !
« La croyance désigne ce que le cœur accepte et dont il est satisfait ». AL-GHAZALI
Qu’est-ce qu’une croyance
Une croyance est une pensée construite et très personnelle dont nous avons l’intime conviction qu’elle est vraie : « je crois que tout est possible ». En fait, elle nous sert de repère dans nos actes quotidiens : pour la construction de notre vision du monde et l’élaboration de nos jugements sur nous-mêmes et sur les autres : « je crois qu’on ne peut compter sur personne ». Les croyances peuvent venir d’une multitude d’événements qui se présentent dans notre vie. Croire, c’est donner son assentiment à une perception ou à un jugement, dont la vérité n’est pas garantie. Finalement, la croyance est un état mental. Il est déterminé par les connaissances que nous avons acquises, les opinions que nous nous forgeons et la culture dans laquelle nous vivons. En fait, elles sont un peu comme des lunettes : on voit la vie à travers elles, et on ne les voit pas.
Ce que les croyances ont à nous dire
Les croyances en disent long sur nos sociétés et sur nous-mêmes. Car, elles sont le reflet de nos préoccupations, de notre organisation sociale et de notre histoire. Cependant, la modernité et le progrès ne suppriment pas les croyances. Certaines croyances perdent du terrain (la croyance religieuse), d’autres meurent (les pesticides sont l’avenir de l’homme !) et d’autres naissent (« Les plantes transgéniques, la vaccination, les ondes électromagnétiques sont mauvaises pour la santé »). En réalité, élaborées tout au long de notre vie, nos croyances se forgent au gré de notre cheminement : éducation, valeurs familiales, culture, rencontres, expériences.
La puissance des croyances
Dès que nous entretenons une croyance à propos de quelque chose ou de quelqu’un, elle détermine ce que nous voyons ou ce que nous jugeons. Autrement dit, en croyant qu’une chose est vraie, on peut la rendre réelle… Si l’enseignant s’attend à ce qu’un élève réussisse, ce dernier aura plus souvent tendance à réussir. C’est vrai également si le professeur s’attend à ce qu’il échoue. Ainsi, dans le monde de l’éducation, la réalité de l’effet Pygmalion a été mise en lumière par une expérience de Robert Rosenthal, chercheur en psychologie sociale et de Lenore Jacobson. En conséquence, la croyance de l’enseignant à propos de ses élèves a eu un impact marqué sur leur capacité d’apprentissage. Dans son livre l’amour, la médecine et les miracles, le docteur Bernie Siegel nous explique : 20% des patients font mentir les diagnostiques les plus sévères. Car, l’esprit peut avoir une action spectaculaire sur le corps, en matière de guérison. Ces exemples montrent l’impact que la croyance a sur notre santé, nos relations, sur notre jugement, voire sur notre réussite personnelle.
Les prophéties auto-réalisatrices
Une prophétie auto-réalisatrice est une croyance qui induit des comportements de nature à valider cette affirmation. « La prophétie auto-réalisatrice est une définition d’abord fausse d’une situation ; mais cette définition erronée suscite un comportement, qui la rend vraie », nous dit le sociologue américain Robert King Merton. L’annonce d’une pénurie d’essence provoque des comportements qui initient ou aggravent cette pénurie. En réalité, ce qui n’était qu’une possibilité parmi d’autres devient réalité, par le comportement de ceux qui croient en la « prophétie« . A force de valider nos croyances, cela entraîne la réalisation de ce que l’on pensait. C’est une sorte de cercle vicieux !!! La croyance induit un comportement ; ce comportement donne un résultat qui valide la croyance. Exemple : je ne fais pas confiance à mon chef ; il ressent cette défiance, ce qui a pour effet de le rendre méfiant ; en conséquence, l’ambiance devient suspicieuse, voire hostile.
La fonction positive des croyances
En effet, notre parcours terrestre est jalonné de croyances personnelles autant que de croyances collectives. Et c’est une bonne chose, car une croyance a des effets positifs.
- Tout d’abord, la croyance rassure car elle rend le monde plus stable. La croyance est une ressource positive : les mythes, créés au fil du temps, sont des croyances qui nous permettent d’expliquer l’inexplicable. C’est très stabilisant pour l’être humain.
- De plus la croyance est porteuse de sens car, croire en quelque chose nous permet d’avancer.
- Enfin, elle reflète l’appartenance à un groupe : elle permet d’éviter à l’individu de se sentir isolé. Elle offre des codes sociaux de reconnaissance. Tous les groupes sociaux (professionnel, familial, associatif, religieux) sont fondés sur des croyances.
Les inconvénients des croyances
Les croyances n’ont pas que des effets positifs :
- En premier lieu, la croyance est un filtre de la réalité : c’est-à-dire que la personne voit la réalité à travers ses croyances : “ Je crois que mes parents préfèrent ma sœur”.
- De même, la croyance est un limiteur de possibilité : “C’est dangereux d’essayer quelque chose de nouveau”.
- Enfin, la croyance peut être une source d’inconfort, voire de mal être : « je ne suis pas encore tombé assez bas ».
Une croyance peut nous entraver, à l’échelle d’une société ou d’un individu. Si je pense que je ne vais pas y arriver, je me persuade de mon impuissance. En conséquence, cela entrave la mobilisation de mes capacités. On les appelle les croyances limitantes.
Les croyances limitantes
Quand on parle de croyances limitantes, on parle, en fait, de toutes les affirmations ou convictions qui nous empêchent d’agir. Elles sont généralement la source du manque de confiance en soi et d’estime de soi. En croyant qu’« on ne peut jamais compter que sur soi-même », on ne demande jamais d’aide ; effectivement on est amené à ne compter que sur soi. Les croyances concernent :
- Primo, la personne elle-même, son identité : « je ne suis pas assez intelligent »
- Secundo, les autres personnes : « les autres sont meilleurs, les autres ont raison, les autres ont tort »
- Le fonctionnement du monde. Ces croyances sont partagées par la majorité, voire la totalité des êtres humains. Rappelez-vous : les hommes croyaient que la terre était plate!
Chacune des croyances limitantes a ou a pu avoir une utilité : protection, confort, non prise de risque,… Il est donc important de gérer en douceur la transformation de nos croyances, car elles touchent à notre identité.
Conseils du coach
En réalité, identifier nos croyances est délicat. En effet, celles qui nous impactent le plus sont dans notre inconscient. Remettre en cause frontalement une croyance peut s’avérer périlleux. Quand on touche une croyance fondamentale, on touche aux fondements de la personne, à son identité. Pour atteindre notre plein potentiel, il est donc primordial d’apprendre à reconnaître les croyances limitantes pour mieux les transmuer.
- D’abord, prendre conscience de ses croyances : elles sont généralement regroupées en trois catégories : le désespoir (ça ne changera rien), l’impuissance (je ne suis pas capable) et l’absence de valeur (je ne mérite pas).
- Ensuite, utiliser la méthode Coué : cette pratique de la pensée positive permet d’intercepter chaque pensée négative en lui substituant l’affirmation inverse : c’est le« switch » positif.
- Puis, visualiser le chemin et les étapes nécessaires à la réalisation de nos objectifs rationalise nos peurs et rend accessible ce qui semblait impossible.
- Enfin, passer à l’action permet de se concentrer sur le « comment faire » pour atteindre son objectif.
Laisser un commentaire