« Etre heureux ne signifie pas que tout est parfait. Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections » Aristote
Les drivers sont des messages contraignants qui influencent inconsciemment notre comportement aujourd’hui, à force d’avoir été répétés dans notre enfance. Ils ont des avantages mais aussi des inconvénients qu’il y a lieu de rectifier. Chacun d’entre nous possède un ou deux drivers dominants.
Scène de vie : Murielle a tendance à se préoccuper constamment de ce que les autres vont penser de ses actes. D’après elle, les autres vont surtout voir le côté négatif. Son existence est perturbée par des pensées parasites qui donnent aux autres les clés de son bien-être. « Mon rendez-vous avec ma fille ne m’arrange pas, mais si je le déplace, que va-t-elle penser ? » « Cela fait 6 mois que je n’ai pas invité nos meilleurs amis, que doivent-ils penser ? » « Mon chef ne m’a pas dit bonjour ce matin, qu’ai-je fait de mal ? » Quelle est donc l’origine de ces pensées limitantes qui la déstabilise ?
Les drivers sont des messages contraignants
Hérités de notre éducation et enregistrés dans notre inconscient, ils sont issus des injonctions entendues dans notre enfance. Elles conditionnaient alors l’obtention de la reconnaissance de nos parents, de nos professeurs ou de nos proches qui avaient pour nous figure d’autorité. Dans les années 70, le psychologue américain Taibi Kahler, fondateur de la Process Communication, a défini 5 drivers ou injonctions personnelles qui peuvent façonner nos comportements.
- Sois fort
- Sois parfait
- Fais plaisir
- Dépêche-toi
- Fais des efforts
Ces recommandations sont source d’améliorations durant la jeunesse. Cependant, elles peuvent nous limiter à l’âge adulte. Ces injonctions décrivent qui nous sommes et comment nous fonctionnons. Elles régissent notre conduite, parfois malgré nous et aux dépends de ce qui pourrait être bénéfique.
Ces messages peuvent devenir contraignants quand ils sont cristallisés sous la forme de « croyances absolues ». Comment les identifier ? Quelles en sont les origines ? Comment en limiter la portée ?
Le driver Sois fort
Le « sois fort » pense qu’il doit se débrouiller seul et éviter de montrer ses sentiments. Ce driver engendre des pensées comme « tu es grand maintenant», “on ne va pas se plaindre, il y a plus malheureux”, ou “ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts”…
Un « Sois fort » est capable de gérer un niveau de stress important. C’est un véritable atout dans une équipe. De plus, il reste calme et endurant face à l’adversité ou la contradiction. Il sera donc capable de résister à la pression et de gérer des situations conflictuelles ou des situations de crise sans perdre sa sérénité. Il est autonome et ne se repose pas sur ses lauriers.
En revanche, le revers de la médaille pour le « Sois fort » est sa difficulté à accepter la faiblesse, que ce soit la sienne ou celle des autres. Cette attitude sera renforcée par sa difficulté à parler de ses émotions ou à se confier intimement. Il n’y a pas de lâcher-prise. De plus ces personnes ressentent le besoin de jouer un rôle.
Le driver Sois parfait
Chez le « sois parfait » rien n’est le fruit du hasard, tout est réglé dans les moindres détails : « tu peux mieux faire », « c’est pas mal, mais ce n’est pas suffisant ». La tendance à rechercher la perfection dans chaque détail est la première chose que l’on remarque chez une personne pilotée par ce driver. Dans la même veine, être piloté par un message “Sois Parfait” conduit à adopter un comportement d’hyper-contrôle sur les gens, le temps, l’environnement…
Ce driver est un atout considérable dans les domaines où la qualité est érigée au rang de valeur. Un « sois parfait » est rigoureux et assure des travaux d’une grande qualité. Il se montrera particulièrement efficace en matière d’organisation, de méthodologie, de procédures… Il sera persévérant, fiable, loyal et montrera aussi un fort sens de l’engagement.
En revanche, un « sois parfait » est très exigeant avec lui et avec les autres. Rarement satisfait, adepte de la procrastination, il a tendance à remettre au lendemain la finalisation d’un dossier car il n’est pas parfait. Dans le champ professionnel, un manager de ce type aura des difficultés pour déléguer des tâches, considérant qu’il ne peut compter que sur lui-même pour que tout soit parfait.
Le driver Fais plaisir
Hérité de discours type “fais plaisir à ton père”, “tu me fais de la peine”, “ne sois pas égoïste”, le « fais plaisir » cherche à faire quelque chose pour l’autre et rarement pour lui. Il veut être aimé et il a peur de décevoir. C’est pourquoi, il recherche l’approbation et ne sait pas dire non. Il a tendance à faire passer les besoins des autres avant les siens.
Les « fais plaisir » sont souvent des personnes gentilles, empathiques et serviables, qui sont de formidables coéquipiers. Ils sont un véritable atout dans un travail d’équipe où ils œuvreront d’arrache-pied à l’amélioration de l’ambiance et de la bonne entente entre ses membres. Ils sont plutôt flexibles et s’adaptent rapidement.
En revanche ces personnes oublient de penser à elles et cette attitude leur demande des efforts. Elles sont incapables de se positionner clairement surtout lorsqu’il s’agit de faire une critique constructive, de proposer un point d’amélioration ou de faire un feed-back négatif. Prendre une décision ni même exprimer leur opinion n’est pas leur fort.
Le driver Dépêche-toi
Conséquence de consignes du type “arrête de traîner”, “tu es trop lent” « on est encore en retard par ta faute ! », le « dépêche-toi » pense que la rapidité est plus importante que la qualité.
Cronos, dieu grec du temps, le pousse à mener un maximum d’actions dans un minimum de temps. Ces personnes sont centrées sur le fait d’être en action. Il est très important d’aller vite et surtout de ne pas perdre de temps. Elles regardent très souvent l’heure et ont du mal à se poser.
Le « dépêche-toi » travaille vite, pense vite et souvent bien. C’est donc un allié de qualité dans les professions d’action. Il est résistant au stress et à la pression. Il décide vite et est capable de suivre plusieurs dossiers en même temps. Respect des délais, dynamisme, réactivité sont ses qualités dominantes.
En revanche, adepte de la dernière minute le « dépêche-toi » peut se montrer très stressant pour lui et pour son entourage. Cet état d’esprit entraine certains dysfonctionnements : emploi du temps surchargé, superficialité, impatience, distraction. Dans sa précipitation, il commet parfois des erreurs importantes qui peuvent handicaper son équipe. Paradoxalement, il s’ennuie rapidement.
Le driver Fais des efforts
Imprégné de formules du type « A vaincre sans effort on triomphe sans gloire » « On n’a rien sans rien. » « Il faut travailler dur pour réussir » le « fais des efforts » pense que toute réussite passe par le « toujours plus » d’heures et de travail. Ils s’engagent davantage à essayer qu’à réussir car leur intérêt s’épuise vite. Ce message contraignant pousse à apprécier les nouveaux projets, la nouveauté ou la différence.
Le « fais des efforts » est persévérant, travailleur acharné et déterminé. Il est doté d’un puissant esprit d’analyse. C’est un boute-en-train dans une équipe, il est plein d’énergie et entraînera les autres dans un sillon positif. Les obstacles et les difficultés ne lui font pas peur et il les prend à bras-le-corps. Il possède une excellente moralité avec des normes et des valeurs élevées.
En revanche, le « fais des efforts » a besoin de complexifier chaque tâche, et est incapable de profiter des plaisirs simples. Trop absorbé par l’importance de l’énergie à déployer, il compense aussi le manque de qualité par la quantité. Il peut se montrer entêté, critique et dogmatique ; c’est aussi un râleur incorrigible. Il peut être pessimiste et négatif.
Comment identifier notre driver principal ?
L’étude et l’utilisation des Drivers peuvent facilement devenir un superbe outil de développement personnel… Elles permettent aussi d’aider le manager à accompagner son équipe vers la performance individuelle et collective !
Identifier ses drivers, c’est identifier ce qui nous pousse à agir, penser, interpréter, décider. Les portraits décrits ci-dessus sont schématiques. Cependant il est fort probable que vous vous reconnaissiez plus ou moins partiellement dans certains.
Pour savoir quelles injonctions orientent vos comportements, choisissez un test pour identifier vos drivers. Internet en met de nombreux à votre disposition, comme par exemple, celui d’Itaquecoaching. Vous avez aussi la possibilité de vous poser les questions suivantes pour les identifier :
- dans quelle mesure vous reconnaissez-vous dans chacun de ces messages ?
- comment s’expriment-ils chez vous ?
- en quoi sont-ils un problème dans vos comportements ? Dans vos relations ?
- en quoi sont-ils bénéfiques pour vous ? pour les autres ?
- que voulez-vous garder d’eux ? De quoi voulez-vous vous débarrasser ?
Le but est de reconnaitre le driver majeur qui génère vos comportements. Ensuite il est possible de garder les avantages tout en atténuant les comportements limitants.
Comment trouver la voie du milieu ?
Accorder de la valeur à la relation que vous avez avec les autres ne vous contraint pas à faire ce que vous présumez qu’ils souhaitent. Trouver la voie du milieu consiste à garder ce qui convient dans vos drivers dominants, tout en modifiant ce qui ne convient pas.
- Sois fort : deviendra ose demander de l’aide ;
- Sois parfait : deviendra sois comme tu es ;
- Fais plaisir : deviendra exprime tes émotions ;
- Dépêche-toi : deviendra prends plus de temps ;
- Fais des efforts : deviendra fais le simplement ;
Ainsi, il s’agit de trouver le point d’équilibre pour être soi-même « car tous les autres sont déjà pris » Oscar Wilde.
Conseils du coach
Vouloir éradiquer un Driver est une quête vouée à l’échec du fait que c’est une croyance profondément ancrée depuis l’enfance. Ces cinq messages ont des aspects positifs, mais à l’excès, ils peuvent agir comme des pièges. Les drivers sont un excellent moyen de travailler sur soi au quotidien. Je vous invite donc à observer vos interactions avec vos proches ainsi qu’avec vos collègues pour trouver votre point d’équilibre :
- à quel moment agissez-vous de manière inconsciente pour répondre à ces injonctions ?
- dans ce cadre, est-ce que vous pouvez agir différemment ?
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