Le courage, une vertu cardinale du dirigeant

Le courage est un trait de caractère qui permet de surmonter la peur pour affronter un danger ou une situation difficile. Face au changement, il faut du courage pour entreprendre, pour piloter le changement, pour décider, pour dire la vérité, pour prendre des risques et persévérer. Le courage s’acquiert et s’éprouve.

 

“Le courage est la résistance à la peur » Mark Twain

 

Entrer dans une maison en feu pour porter secours, monter à l’assaut d’un point d’appui sous la mitraille, tenir tête à des terroristes, sacrifier sa vie pour sauver un innocent sont les premières images qui viennent à l’esprit lorsqu’on pense au courage. Pourtant, au-delà des actions d’éclat accomplies par ces héros dans des circonstances particulières, il y a de multiples formes de courage qui traduisent cette victoire sur soi-même : les personnels de santé luttant contre Ebola, le sportif allant au bout de lui-même, le passant risquant sa vie pour secourir un inconnu, le malade luttant avec dignité contre la maladie… Il faut du courage au dirigeant pour entreprendre, pour piloter le changement, pour décider, pour dire la vérité, pour prendre des risques et pour persévérer. Ainsi, dans tous les domaines et tout au long de la vie, on a besoin de courage pour mener dignement sa vie d’homme.

Qu’est-ce que le courage ?

A quelques exceptions près, dans nos sociétés, nous n’éprouvons notre courage physique que pour faire face aux tragédies de la vie : accident, maladie, peine. Pourtant, Platon nous enseigne que le courage est une des quatre vertus cardinales avec la sagesse, la tempérance et la justice. Le courage est un trait de caractère qui permet de surmonter la peur pour faire face à un danger. J.L. Servan-Schreiber nous dit que « Le courage, c’est faire, agir et vivre malgré les freins les plus ordinaires que sont la paresse et la peur ». Paresse de faire et décider, peur de dire et de faire exactement ce que nous pensons ou voulons. Au final, le courage est ce qui nous fait dépasser notre égoïsme, notre indifférence, notre paresse, nos peurs. Le courage s’acquiert, se construit et s’éprouve.

Travailler sur ses peurs

Face au risque, pensé ou supposé, notre esprit va créer des peurs. A nous de comprendre que le risque est plus grand à rester dans une situation inconfortable, plutôt que de réagir. Travailler sur ses peurs, c’est trouver le courage de repousser ses limites, de se battre ; c’est comprendre que nos peurs engendrent hésitation, lâcheté, impuissance et dégradent la maîtrise de ce que nous sommes et de ce que nous voulons vivre. Pour braver et affronter, il faut oser car un des plus importants frein au courage c’est la peur de l’échec ; il y a aussi le fait d’être déçu, de décevoir, de se tromper, de souffrir, du jugement de l’autre, de perdre. C’est courageux de dépasser ses peurs pour mettre en exergue ses valeurs, en particulier si le prix affectif, financier ou amical est important.

Le courage de décider

La vie actuelle implique des changements constants. Le changement nous confronte à des choix. Il est parfois difficile de décider : les vrais choix de l’existence comportent des risques et, de façon un peu puérile, nous préférerions ne pas avoir à choisir entre tel ou tel parti tant sur le plan professionnel que personnel… Cette indécision empoisonne notre vie car vivre c’est choisir… Le courage s’exprime en particulier dans le risque et l’incertitude. Ainsi il faut savoir prendre des décisions sans disposer de toutes les informations nécessaires et sans avoir pu peser en détail leurs conséquences. Parfois il faut prendre des initiatives sans avoir l’accord préalable de ses supérieurs ou à l’inverse avoir le courage de ne pas décider malgré la pression des événements, des collaborateurs ou des actionnaires !

Le courage de dire la vérité, quitte parfois à dire non

Il faut du courage pour dire la vérité. Voir la vérité en face et l’exprimer est un signe de courage : recadrer un collaborateur en le gardant motivé, fixer des objectifs ambitieux, poser des questions qui fâchent, nommer un problème, savoir dire non sans humilier, exprimer son ressenti négatif sans blesser, refuser les petites lâchetés du quotidien réclament du courage. Passer à l’action, c’est dire non à certaines options, à certaines propositions, à certaines préférences individuelles ou collectives et donc, aussi, à certaines personnes. Notre éducation nous a appris que le non était discourtois, égoïste, bref mal reçu. En fait le « non » est un rempart contre les devoirs abusifs, les convenances creuses ou un autoritarisme inadéquat. Pour autant, ce non, qui est un oui à moi-même, ne fait pas le vide autour de moi !

Le courage est indispensable au leadership

Le courage va avec une forme d’honnêteté personnelle qui exige d’être congruent entre ce qu’on demande et ce qu’on fait ; d’être aligné sur ses valeurs et sur celles de l’entreprise mais aussi de connaître ses peurs et de savoir comment les dépasser. C’est aussi une forme de persévérance qui donne de la force face à l’adversité. Face aux embûches, au stress, au manque de temps, à la fatigue, aux contradictions, la résistance s’organise car les gens courageux ne renoncent jamais. Le courage permet également, quand tout va bien, de sortir de sa zone de confiance et de remettre en cause l’équilibre pour repousser toujours plus loin ses limites. Dans sa sphère de responsabilité, il appartient au manager de favoriser l’entrainement au courage pour que celui-ci devienne un réflexe.

Conseil du coach :

Ressentir de la peur est une réaction instinctive parfaitement normale. L’enjeu du courage est de parvenir à rassembler en nous ce qui permet de faire face au lieu de fuir :

  • Connaître ses peurs : seule une grande lucidité sur ses peurs permettra de les combattre. Pour cela, il faut être à l’écoute de nos émotions, en tenant compte de nos signaux intérieurs.
  • Relativiser ses peurs : le manque de courage vient souvent d’une perception biaisée de la réalité : s’efforcer consciemment de « voir plus large » est une façon efficace de relativiser ses peurs.
  • Oser surmonter ses peurs On ne devient pas plus courageux en se convainquant que ses peurs sont irraisonnées. Il faut aussi se prouver que l’on est capable de les surmonter en dosant ses objectifs qui doivent être ambitieux mais réalistes.

Laisser un commentaire