L’optimisme : un état d’esprit qui se travaille

 « Nous ne pouvons pas choisir les circonstances extérieures, mais nous pouvons toujours choisir la façon dont nous répondons à celles-ci.» Epictète

À l’heure où morosité, critiques et anxiété alimentent « ad nauseam » les commentaires, l’optimisme est une ressource personnelle face à l’adversité pour continuer à avancer. Pour autant, l’optimisme intelligent n’est pas la naïveté candide avec laquelle on le confond parfois.

Scène de vie :la pandémie du Covid-19 a débarqué de nulle part et a plongé le monde dans l’incertitude. Dans ces circonstances, je fonde mon optimisme sur le fait qu’en moins d’un an la lutte contre le virus a fait des pas de géant : les virologues le connaissent de mieux en mieux, le corps médical a progressé dans l’accompagnement des malades et l’arrivée des vaccins est une prouesse scientifique, technologique et industrielle. Je suis heureux de vivre aujourd’hui et pas à l’époque de la grippe espagnole qui a tué, entre 1918 et 1919, 3 à 5% de la population mondiale !

L’optimisme est un état d’esprit et un moteur pour l’action

Dans la vie, l’optimiste présume qu’il existera une issue favorable aux difficultés du moment et qu’il pourra agir pour faciliter celle-ci. Il s’appuie sur le prérequis que l’objectif sera atteint, en particulier grâce à son action. La manière dont nous nous représentons le futur impacte directement nos ressentis et notre comportement présent. L’optimisme est un état d’esprit qui conduit à voir « le verre à moitié plein » plutôt qu’à « moitié vide ». 

Une personne optimiste a tendance à voir d’emblée «le bon côté des choses» et à penser plus facilement du bien des gens. Être optimiste c’est non seulement avoir confiance dans le monde, mais c’est surtout avoir foi dans son propre pouvoir d’agir. C’est croire en la capacité de chacun à évoluer et à développer de nouvelles compétences. L’optimisme est un acte militant et un processus d’adaptation et d’action.

Optimisme et pessimisme, une question d’attitude

L’attitude relève d’une disposition intérieure qui induit les ressentis et les actions que nous posons vers l’extérieur. J’observe toujours avec intérêt combien deux personnes, dans la même situation, peuvent avoir des perceptions et des attitudes totalement différentes. Winston Churchill disait qu’«un pessimiste voit les difficultés dans chaque opportunité ; un optimiste voit les opportunités dans chaque difficulté ». Le pessimiste se sent « agressé » par le monde qui l’entoure. Il peut avoir une sensation d’inquiétude, de peur ou de souffrance.

Loin de la « pensée magique » ou du regard à travers des « lunettes roses », l’optimiste va avoir des réactions d’enthousiasme, qui l’engageront dans l’action. Il pense que la vie est remplie d’expériences positives coupées temporairement par des situations négatives.

Qu’elle soit fondée sur les attentes de l’individu ou sur sa capacité à mobiliser son énergie, l’attitude est fondamentale. Or, William James, psychologue et philosophe, nous invite à l’espérance en déclarant que « les êtres humains peuvent modifier le déroulement de leur vie en changeant leur attitude et leur état d’esprit». C’est en changeant intérieurement que son attitude extérieure se modifie.

Les bienfaits de l’optimisme sur la santé et la performance

Etre optimiste fait du bien tant dans la sphère professionnelle que dans la vie privée. L’optimisme est bénéfique sur le plan psychologique, sur le plan social ainsi que sur plan de la santé. Etre optimiste contribue à créer de bonnes relations avec autrui et rend la vie plus agréable au quotidien. L’optimisme présente des bénéfices dans de nombreux domaines :

  • sur le bien-être, le fonctionnement psychologique et la santé mentale. Une étude parue en 2019 dans la revue Stress and Health montre que l’optimisme joue un rôle protecteur contre les conséquences négatives du stress. Les optimistes gèreraient mieux les conflits. Ils s’y adaptent avec une meilleure capacité de réponse aux circonstances imprévues ;
  • sur la performance : les optimistes recourent davantage à des stratégies actives face aux difficultés. Ils montrent de meilleures capacités de résilience et de rebond après un échec. Les optimistes obtiennent de meilleures performances professionnelles, sportives et même politiques. ;
  • sur la santé physique : les optimistes possèdent notamment un système immunitaire plus efficient. Ils vivraient plus longtemps car ils seraient moins touchés par l’hypertension, les accidents cardiovasculaires et même le cancer. 

Les risques et les limites d’un optimisme excessif 

Pour autant, être optimiste sans aucun ancrage dans la réalité ne présente aucun intérêt à long-terme. « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » dit Candide, héros de Voltaire. Il découvrira au fur et à mesure de son voyage initiatique que son optimisme béat peut parfois être contre-productif. Un « bon » optimisme est une question d’équilibre. Aaron Timothy Beck, pionnier de la thérapie cognitive, considère le chiffre de deux tiers de pensées positives pour un tiers de pensées négatives comme la base d’un bon fonctionnement.

En effet, nos pensées négatives nous protègent et nous permettent de rester réalistes. Nous avons besoin d’une dose de pessimisme. Celui-ci conduit à prendre en considération les obstacles ou les facteurs d’échecs que l’enthousiasme pourrait conduire à minimiser. Son caractère anticipateur permet d’élaborer des stratégies pour résoudre les difficultés. Lucidité, anticipation, protection sont les vertus d’un pessimisme, au service d’un optimisme réaliste.

L’optimisme intelligent, pragmatique ou réaliste

Philippe Gabiliet, professeur de psychologie et conférencier, le qualifie d’optimisme paradoxal : « une grande confiance en sa capacité d’atteindre le but fixé (optimisme d’objectif) alliée à la conscience des obstacles pour y parvenir (pessimisme de chemin) ». L’optimiste pragmatique ne perd jamais la certitude qu’il va gagner à la fin. En même temps, il est capable de se confronter aux réalités les plus brutales. Jim Collins, écrivain, a qualifié cette attitude de Paradoxe de Stockdale.

Car l’optimiste intelligent n’est pas dans l’illusion. De ce fait les obstacles font partie intégrante de toute action. Pour autant, aucun ne devrait être insurmontable. Etre lucide quant aux challenges qui vous attendent est un avantage. Avoir confiance en sa capacité à surmonter ceux-ci est un pilier incontestable de la réussite.

Conscient de la nécessité d’une préparation de qualité, l’optimiste réaliste mettra en place un processus de motivation. Celui-ci permettra à toutes les personnes impliquées de conserver leur détermination quand les difficultés surgiront. Confrontés à cette situation, les plus optimistes sauront, mieux que d’autres, trouver un mode positif de perception et d’analyse.

Comment devenir plus optimiste ?

D’après le chercheur en psychologie Martin Seligman, « l’optimisme peut s’apprendre ». Même si nous avons tendance à voir la vie en noir, nous pouvons progressivement changer notre vision des choses et profiter des bienfaits de l’optimisme. Un processus qui demande de la persévérance et que chacun effectue à son propre rythme.

Comme la lecture ou le piano, l’optimisme résulte d’un apprentissage. Nous avons tous des bons et des mauvais passages dans la vie. Cependant il est de notre ressort de focaliser notre attention sur ce qui nous fait du bien : répondre à notre besoin de changement, instaurer une routine matinale qui nous apporte force et courage, être son meilleur ami, choisir ses mots. Il nous appartient de vivre pleinement nos émotionsen acceptant que les sentiments négatifs aussi bien que positifs soient naturels. Ils font partie de la vie.

Faire preuve de gratitude permet aussi de se programmer positivement : c’est une chance de pouvoir vivre chaque matin un nouveau jour, d’être en sécurité, d’avoir un travail, des amis, etc. Il y a tant de petits bonheurs quotidiens auxquels on ne prête pas attention !

Devenir optimiste repose sur une vision de soi positive. En revanche, cette attitude nécessite aussi de se défaire des biais de négativité et des pensées automatiques qui nous pénalisent.

Conseil du coach

Changer de lunettes pour voir le monde autrement prend du temps, surtout si vous avez l’habitude de vous focaliser sur les aspects négatifs. Fort heureusement, l’optimisme est un cercle vertueux : plus vous vous concentrerez sur le bon côté des choses et plus l’optimisme deviendra une seconde nature. Nous sommes le premier acteur de notre bien-être. Pour cela, je vous propose

  • D’accepter le changement : la motivation repose en grande partie sur le fait de ressentir profondément le besoin de s’ouvrir à l’optimisme ;
  • De regarder ce que l’on a plutôt que ce que l’on n’a pas : non l’herbe n’est pas forcément plus verte dans le champ du voisin. Prenez le temps de gouter à ce que vous possédez ;
  • De vous offrir régulièrement des routines de bien-être : exercice, musique, lecture, méditation, gourmandise, … créent des bulles positives dans la journée ;
  • D’agir : l’éventualité que mon jardin potager se développe sans retourner la terre, semer, arroser, biner est quasi nulle ;
  • De prendre conscience des petits bonheurs du quotidien : un sourire, une amitié, un coucher de soleil, un coup de main, une parole aimable apportent de la joie.
  • De choisir ses mots : « n’utilisez pas la parole contre vous ni pour médire d’autrui » selon le premier accord Toltèque. Jugements, comparaisons et critiques font partie de notre quotidien sans même qu’on le remarque. Reprenez en main votre parole, bannissez les « mais » réducteurs au profit des « et » positifs ; privilégiez le « je » personnel au « on » et au « nous » trop impersonnel.

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